L’origine du lapin.

Le nom scientifique du lapin tel que nous le connaissons actuellement est l’Oryctolagus cuniculus. C’est le seul mammifère domestiqué dont l'origine paléontologique se situe en Europe de l'Ouest. Les restes fossiles les plus anciens du genre sont datés d'environ 6 millions d'années et ont été retrouvés en Andalousie. On trouve en abondance des fossiles de lapins dans tout le sud de la France (glaciation de RISS vers 120 000 avant J.C)
Du Pléistocène supérieur (- 120 000 ans) au Néolithique (-2 500 ans) l'aire de répartition de l'espèce correspond seulement à l'ensemble de la Péninsule Ibérique, ainsi qu’au sud de la France. Vers la fin de la période, on trouvait des O.Cuniculus dans la partie ouest de l'Afrique du Nord.

Le lapin de garenne

 

Au plan historique, le lapin fut "découvert" en Espagne vers 1 000 avant J.C. par les Phéniciens. Lorsque ces grands navigateurs de la partie Est de la Méditerranée abordèrent les côtes de la Péninsule Ibérique, ils furent frappés par la pullulation de ces petits mammifères fouisseurs . Pline l’Ancien mentionnait déjà les lapins (Cuniculariae Insulae entre la Corse et la Sardaigne ; PLINE L'ANCIEN, 3, 83) au temps de Romains. Ceux-ci les avaient certainement découverts lors de leurs campagnes contre les Ibères. On pense que le mot cuniculiculture, qui qualifie l'élevage du lapin, vient du latin cuniculus - (coin, trou), par lequel on désignait le lapin chez les romains.
Grégoire de Tours, dans son Histoire des francs, mentionne le fait que les moines mangeaient des laurices (foetus de lapins) pendant le carême, en contournant ainsi l'interdiction de l'Eglise de manger de la viande. Ces laurices étaient sensés représenter une nourriture d'origine aquatique. Les moines n'avaient fait que reprendre une coutume déjà présente chez les Ibères qui les consommaient de la sorte.
On pense que pour récolter de nombreux laurices, les moines avaient eu l'idée de garder les lapines dans des cages, afin de prélever les nouveaux nés tout en gardant les mères vivantes.  Les moines ont communiqué leur savoir faire à toutes leurs communautés présentes dans  le Royaume des Francs.

Au moyen âge, les lapins étaient detenus dans des endroits clos pour pouvoir ensuite les chasser ou les capturer. Ce sont les premières garennes.

Au XVI ème siècle, on constate l'existence de plusieurs races dont des blancs, qui étaient issus soit de mutations génétiques, (albinos), soit de diverses sélections. On retrouve trace de l'élevage de lapins dans la France, l'Italie, en Flandres, en Angleterre. Dans son Théâtre d'Agriculture et Mesnage des Champs qu'il remet à Henri IV, Olivier de Serres traite du rapport des lapins. Il prétend pouvoir fournir 200 douzaines de connils par an sur une garenne d'une surface de 2,5 Ha.
La domestication de lapins en endroits clos leur à fait perdre  certaines caractèristiques d'adaptation à la vie sauvage telles que la rapidité, le besoin de recherche de nourriture,   l'adaptation à un milieu protégé des prédateurs,... La garenne s'est peu à peu transformée en clapier, permettant ainsi la mise en place de petites structires d'élevages, voire la création d'élevages individuels à la ferme. La prolificité de l'espèce explique aussi son expansion, d'autant que le fourrage servant de nourriture peut être aisément obtenu.
Ainsi, de l'état sauvage, le lapin est devenu un animal domestique très présent dans nos campagnes jusqu'à ces dernières années, où il fait de plus en plus de place à l'élevage industriel.


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